L’agriculture : diversité et ruralité oléronaise
Jusqu’en 1850 les terres appartenaient aux familles nobles d’Oléron. A partir de cette date, ce sont les bourgeois qui se sont mis à cultiver la terre, puis leurs salariés ont racheté peu à peu leurs terres.
C’est la polyculture qui caractérisait l’agriculture de l’époque : vigne, céréales, herbages et maraîchage étaient pratiqués dans les champs, saliculture, ostréiculture et pisciculture dans les marais. Quant aux bosses de marais, elles servaient de pâturage au bétail. La guerre de 14-18 a modifié profondément l’agriculture oléronaise. L’exode rural a frappé comme partout. Les propriétaires fonciers ont refusé tout remembrement, et les héritages successifs ont conduit au morcellement des terres. Les primes d’arrachage de la vigne ont provoqué également la disparition de la moitié du vignoble oléronais.
Peu à peu, la polyculture a disparu : les activités se sont scindées en deux : ostréiculture au sud et agriculture au nord, tandis que la saliculture disparaissait complètement. Jusqu’au début de la crise du cognac dans les années 70, les viticulteurs se consacraient presque exclusivement à cette production. Les viticulteurs qui s’en sortiront le mieux sont ceux qui ont choisi à cette époque la voie de la diversification vers le vin et le pineau. Quant au maraîchage et l’horticulture ils ont bénéficié de l’essor touristique de l’île d’Oléron et présentent une alternative intéressante face à la désertification des terres cultivables.
La guerre, les bouleversements technologiques, l’exode rural, puis, plus tard, le développement du tourisme ont considérablement modifié le paysage agricole oléronais. Aujourd’hui, les secteurs les plus dynamiques sont la viticulture et le maraîchage, des politiques de développement et de qualité ont été mises en place, et grâce à l’activité touristique, ceux qui ont trouvé des débouchés directs pour leurs produits s’en sortent plutôt bien.
Peu remembrée, bien que des politiques en ce sens soient initiées dans différentes communes, la terre d’Oléron est très convoitée. Les agriculteurs doivent lutter contre le difficile problème des friches, qui concernent quand même plus de 20% du territoire, et qui nuisent aux cultures. Sans espérer développer la population agricole d’Oléron, les responsables du secteur souhaitent maintenir, ou voir diminuer le moins possible cette population, qui modèle encore les paysages de l’île. S’il reste difficile comme partout à un débutant de s’installer, Oléron ne manque pas de jeunes dynamiques, qui, de la viticulture à la bière en passant par le maraîchage, l’horticulture ou l’élevage, multiplient les initiatives en faveur du renouveau de l’agriculture oléronaise, initiatives appréciées des touristes qui souhaitent aussi séjourner dans un lieu vivant et attractif.
MOPS :
Un groupement de producteurs locaux a fait le choix de la marque “Marennes-Oléron Produits Saveurs” (MOPS) pour vous aider à identifier leurs produits. Ce groupement regroupent avec les agriculteurs, des pêcheurs, aquaculteurs, sauniers…Ils s’engagent à ne vendre que des produits issus de leurs exploitations, garantissant ainsi leur origine et leur authenticité. Dans le cas de produits transformés, les matières premières proviennent de l’exploitation.
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Partenaires d’Oléron Mag
Le jardin de la Josière, Chaucre.
Cécile et Christine vous proposent des légumes de saison, d’avril à octobre, des conserves et des confitures artisanales élaborées par leurs soins sur l’exploitation à partir de leurs récoltes, suivant des recettes familiales.
Cette exploitation est en agriculture bio.
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Les Vignerons d’Oléron :
producteurs de vins, de Pineau des Charentes et de Cognac (100% Ile d’Oléron)
Vins de île d’Oléron, rouges, rosés, blancs.
Pineau Soleil d’Oléron, Vieux pineau des Charentes. 50 vignerons vous offrent le meilleur des terroirs oléronais.
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Fortunes et déconvenues de la viticulture en Oléron
Si dès la fin des années 30 les viticulteurs avaient déjà des problèmes pour vendre leurs produits – c’est d’ailleurs pour cela qu’ils avaient créé des coopératives – la viticulture oléronaise a quand même connu une époque florissante. Pendant une dizaine d’années de 1960 à 1973, le cognac se vendait très bien, et la plupart des viticulteurs avaient orienté leurs exploitations vers cette unique production, avec une faible procution de pineau et vin de table. Les cépages souvent de l’ugni-blanc, étaient exclusivement destinés au cognac. La crise de surproduction du cognac qui a sévi en 1973 a touché Oléron comme les autres régions.
En 1982, à l’occasion de l’institution de la prime d’arrachage, la moitié du vignoble oléronais, soit 1000 hectares, a disparu.
En 1997, lors de la mise en place d’une deuxième vague de prime à l’arrachage, les viticulteurs oléronais, malgré de très fortes oppositions, décident de refuser cette prime, à l’instar de leurs collègues rétais. Ils demandaient à la place une prime de reconversion, convaincus que sans cela, une bonne partie du cépage disparaîtrait définitivement.
Quelques années après, de nouveaux cépages, comme le colombard, sauvignon, cabernet ou merlot ont été replantés et l’appellation “Vin de pays charentais Ile d’Oléron” a été demandée et obtenue.
Les premiers viticulteurs à avoir amorcé cette reconversion et à avoir développé leur vente directe de pineau et vins de pays sont parmi les plus dynamiques d’Oléron. Les viticulteurs oléronais, confiant dans l’engouement actuel pour les produits de terroir, même si l’image de marque du vin oléronais reste à consolider, espèrent aujourd’hui remporter leur pari sur l’avenir…
L’agriculture sur île d’Oléron. ©Photos Hugues Chemin