La route des huîtres, les paysages de l’ostréiculture à Oléron
L’ostréiculture est une des activités économiques les plus importantes de l’île, mais elle en a aussi façonné de façon très caractéristique les paysages des marais à la suite de la saliculture.
La route des huîtres permet de cheminer le long de la côte est de l’île d’Oléron, entre Boyardville et le Chateau d’Oléron, à la découverte des marais, chenaux et claires ostréicoles. La zone ostréicole s’étend vers le sud vers jusqu’à St Trojan les Bains, en passant par Ors, la Chevalerie et Gd Village où vous pourrez découvrir le Port des Salines.
Autrefois marais salants, aujourd’hui ces vastes étendues de marais regroupent l’activité des ostréiculteurs qui y mettent leurs huîtres à affiner. L’affinage permet aux huîtres, grâce à la navicule bleue, d’acquérir leur couleur verte inimitable ainsi qu’un goût de noisette caractéristique du terroir charentais.
A vélo, à pied ou en voiture, vous pourrez également observer une faune et flore caractéristiques et apprécier le calme et la beauté des paysages baignés d’une lumière exceptionnelle. Sous un ciel chargé de nuages gris, ou au soleil couchant, les lumières des chenaux sauront vous émerveiller.
A Fort Royer non loin de Boyardville, une association vous propose de partir à la découverte de ce site de 10 hectares préservé et où vit encore la tradition ostréicole.
Au cours de votre périple, vous pourrez déguster dans des cabanes typiques les huîtres de Marennes-Oléron. Les traditionnelles petites cabanes en bois étant peu à peu – normes obligent – abandonnées par les ostréiculteurs, certains chenaux ont été réhabilités pour offrir des lieux d’exposition aux artistes locaux. Ainsi, vous pourrez flâner le long des cabanes d’artistes du chenal de la Baudissière, du Chateau d’Oléron et du port des St Trojan pour y découvrir bijoux, poteries, vêtements ou expositions…
Ports et chenaux ostréicoles
De La Brée les Bains à St Trojan, une grande partie Est de l’île d’Oléron est recouverte de marais qui ont étaient façonnés par l’homme au cours des siècles. C’était le domaine de la saliculture, une des principales richesse d’Oléron. Les chenaux servaient à transporter les récoltes de sel jusqu’au port.
A partir du 19ème siècle, l’ostréiculture va prendre la place peu à peu de la saliculture qui disparaît au milieu du 20ème siècle.
La culture des huîtres s’est développée essentiellement dans le sud d’Oléron, laissant les marais de la Brée et du Douhet aux éleveurs qui y produisaient un veau de prés-salés et aux pêcheurs d’anguilles qui pour certains en pêchaient de grande quantité, notamment en vidant certains marais. Ces anguilles étaient parfois vendues à la criée dans les rues, comme d’ailleurs les sardines de la Cotinière, ces coutumes ont disparues.
De Boyardville à St Trojan les Bains
L’ostréiculture commence surtout à partir de Boyardville.
Les établissements se sont implantés à proximité des chenaux (les fameuses cabanes), les moyens de transport ne permettaient pas de déplacer de grandes quantité d’huîtres facilement et cela n’avait aucun intérêt vu la ramification importante de ces cours d’eau très pratiques, cela a beaucoup changé depuis quelques dizaines d’années avec la modernisation du métier.
Ils se sont donc installés sur les bord du chenal de la Perrotine (Boyard) de façon assez clairsemée, de façon beaucoup plus dense sur les chenaux d’Arceau, la Baudissière, Ors, quelques uns sur celui de la Brande, d’autres sur le port de St Trojan les Bains et évidemment en grand nombre autour du port du Château et notamment au Pâté. Le site de Fort Royer au sud de la Perrotine a été créé pour l’ostréiculture.
Les anciens village de sauniers se développent autour de l’ostréiculture : Sauzelle, la Boirie, Arceau, les Allards, le Château d’Oléron prenant une place plus importante dans le Bassin de Marennes-Oléron au même titre que la Tremblade ou Marennes.
La zone maritime qui est desservie par ces chenaux et ports est très favorable à l’élevage des huîtres dans les parcs (sud du Pertuis d’Antioche et coureau d’Oléron). Elle est délimitée au nord par une ligne Boyardville Fouras et au sud par le pertuis de Maumusson, . Cet estran vaseux est à la fois protégé des fortes houles de l’Atlantique par l’île d’Oléron et très nourricier grâce à l’apport des eaux douces de la Charente et de la Seudre. Sur les côtes les courants et les sédiments ont créés au fil des millénaires des bancs sablo-vaseux dont certains ont isolé peu à peu des terres marécageuses de la mer, ce phénomène a été utilisé et amplifié par le travail de l’homme pour créer un des bassins ostréicole les plus réputés.
Une partie de cette zone, côte et mer constitue maintenant la réserve de Moëze-Oléron.
Profiter de la route des huîtres avec les partenaires d’Oléron Mag :
Restaurant-dégustation: Au niveau des marais et claires alimentés par le chenal d’Arceau vous pourrez faire votre repas de midi à la Cabane de Batifou, un bar à huîtres au cœur des marais, partenaire d’Oléron Mag.
Campings : Camping la Brande 5 étoiles – Camping Ostréa 4 étoiles.
Si maintenant l’imagination est reine dans les peintures de ces anciennes cabanes, bien avant cette mode, quelques ostréiculteurs avant-gardistes s’étaient déjà exprimés sur leur établissement, ci-dessous quelques photos :
La route des huîtres – Photos ©Hugues Chemin